Depuis le haut de la dune j’observe les oyats qui ondulent au rythme des rafales incessantes, l’air est saturé de sel et l’odeur de l’iode règne dans ce paysage tourmenté. Dans un bouillonnement d’écume, les vagues déferlent depuis le large, à peine ralenties par le vent qui semble vouloir les repousser. La mer moutonne et l’horizon se voile d’une écharpe de bruine pour parfaire ce vibrant tableau. Dans cet univers tantôt pastel, tantôt monochrome, le fracas environnant s’oppose au le silence. Le tumulte de l’eau estompe les formes aux motifs abstraits. Le réel et l’imaginaire se mêlent dans une immense effervescence. Dans un jeu d’oppositions, la fureur lutte avec la douceur, l’absence de lumière atténue les contrastes et révèle les couleurs, la rudesse des éléments exacerbe la poésie du moment.
Le sable vole par intermittence et m’incite au renoncement.Tout me semble hostile et pourtant le spectacle m’in- vite à la contemplation. Mon regard se perd dans les vagues d’embruns, au rythme de la houle qui m’envahit et me noie dans la sérénité pour me faire prendre conscience à quel point je suis vivant.
Une quête d’ambiances épurées, où les lignes et les couleurs les plus subtiles nous portent aux sources de l’émerveillment.